#SEEPH2016 : Une personne paraplégique peut-elle marcher ?

Cette question peut paraître absurde, mais depuis les années 2000, les avancées technologiques permettent, à minima, de se la poser.

En effet, le lent mais tenace développement des exosquelettes, sorte d’armature solide se plaçant par-dessus le corps dans le but d’aider la personne à effectuer un mouvement, a permis à des personnes paralysées de pouvoir (re)trouver une autonomie en leur (re)donnant la possibilité de marcher. Mais ces  dispositifs restent encore bien trop onéreux pour un particulier…

Aussi, le secteur professionnel, et notamment industriel, se penche également sur ces technologies, mais sous un autre angle : Soutenir le mouvement humain en s’y adaptant, et ainsi renforcer le potentiel et la force de la personne.

Double intérêt :

  • réduire la pénibilité liée à la réalisation de certaines activités répétitives ou contraignantes (port de charges lourdes, travail en hauteur…), et ainsi diminuer les risques d’accident du travail ou de maladies professionnelles;
  • mais aussi permettre une cadence plus régulière voire soutenue et donc un meilleur rendement.  

L’utilisation des exosquelettes dans ce cadre-là aurait donc pour objectif, non plus d’intervenir après un accident pour retrouver une mobilité perdue, mais dans une logique préventive : minimiser la pénibilité de certains métiers (absorption des vibrations, assistance au port de charges lourdes, minimiser les gestes répétitifs…), et ainsi prévenir l’apparition de troubles moteurs dont souffrent une majorité de personnes reconnues travailleur handicapé aujourd’hui.

A la différence des Cobots, ces fameux robots collaboratifs travaillant aux côtés de l’Homme pour l’assister dans la réalisation de certaines activités jugées pénibles, l’exosquelette, ne se contente pas de collaborer, mais presque de fusionner et de se calquer à nos propres mouvements.

Par exemple, l’entreprise Point P Travaux Publics qui voulait instaurer des Cobots, a finalement préféré développer avec l’agence RB3D, un exosquelette capable de suivre les gestes de la personne dans ses mouvements (flexion, torsion…) et ainsi d’assister le collaborateur dans le port de charges de 40kg. En effet, le robot collaboratif ayant plus de difficulté à s’adapter à la diversité des produits et des conditions de travail (extérieur, humidité…), l’exosquelette a été privilégié pour ses capacités d’adaptation. La finalisation du projet est prévue pour fin 2016. Affaire à suivre… 

 

 

*Il s’agissait des … échasses ! Par exemple, les bergers landais les utilisaient pour la surveillance de leurs troupeaux (plus pratique que de sauter à longueur de journée ou de grimper en haut d’un arbre !).